La plus grande partie du territoire khmer, environ 75 %, se trouve dans le bassin du Tonlé Sap et les basses terres du Mékong. Au sud-est de ce grand bassin commence le delta du Mékong, qui s'étend au sud du Viêt Nam et débouche dans la mer de Chine méridionale. Ce bassin, qui constitue le noyau central, et son extension deltaïque sont bordés de chaînons montagneux au sud-ouest (les monts des Cardamomes - Phnum Kravanh et la chaîne de l'Éléphant), et au nord (Monts Dângrêk). Le nord-est et l'est, à une altitude un peu plus élevée, se confondent avec les hautes terres centrales du sud du Viêt Nam.
La région du bassin est essentiellement une vaste plaine alluviale, qui se trouve principalement autour du lac Tonlé Sap. Elle est extrêmement fertile, due en grande partie aux dépôts sédimentaires annuels venant des inondations. Ces conditions favorisent une riche biodiversité ainsi qu'une agriculture abondante, notamment la riziculture, qui est la principale activité économique des anciens royaumes khmers.
La partie septentrionale de ce bassin, que nous pouvons dénommer la plaine d’Angkor, est jadis couverte par la forêt tropicale et par des zones de marais insalubres. Mais c’est ici que les bâtisseurs d’Angkor ont choisi de bâtir la capitale de l’une des civilisations les plus brillantes et les plus raffinées que le monde ait connues. Entre le 9e et le 13e siècle, elle est assainie, se développe et sa population est estimée à sept cent mille âmes dont deux cent mille dans la capitale Angkor Thom. Dès le 9e siècle, les rois khmers vont œuvrer pour doubler, puis tripler les récoltes annuelles de riz, créant ainsi une agriculture intensive. Signes du génie hydraulique de l'empire khmer, les ouvrages tels que les vastes bassins de retenue – ou barâys – les canaux d'irrigation et de dérivation des rivières, les digues, les ponts et les chaussées surélevées révèlent une parfaite maîtrise de l'eau à des fins diverses : domestiques, économiques, agricoles et religieuses.
Les paysages de la plaine d’Angkor dépeignent une scène de tranquillité et de beauté naturelle qui semble restée inchangée à travers les siècles. Ce cadre champêtre est caractérisé par des rizières expansives qui s'étendent comme un tapis vert émeraude, ponctuées ici et là par des palmiers élancés et d'autres arbres fruitiers. Les habitants, principalement des agriculteurs, vivent dans des maisons traditionnelles khmères construites sur pilotis, une adaptation sage aux inondations saisonnières.
Des buffles d'eau, souvent vus se baignant dans les étangs ou traînant des charrues à travers les champs boueux, ajoutent au caractère pastoral de la région. Le rythme de vie ici est dicté par les cycles agricoles, une cadence souvent interrompue seulement par les fêtes et les marchés locaux.
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