Phu Xiang Thong

La zone du Phu Xiang Thong NCA, située entre les provinces de Salavan et Champassak au Sud Laos, est reconnue pour ses formations géographiques uniques et la présence de pétroglyphes mystérieux. Cette région, alignée avec les parcs nationaux thaïlandais de Nam Taem et Kaeng Ta Na, se distingue par la chaîne montagneuse du Phu Xiang Thong qui dessine une demi-lune presque parfaite. Le Mékong, traversant cette chaîne, sculpte un sillon profond et crée des panoramas spectaculaires.

La topographie est variée : à l'est, des crêtes aiguës bordées de falaises descendent vers les rivières Nam Xuac et Xe Don, tandis que le centre et le nord-est sont parsemés de combes boisées et de plateaux de grès. Des formations telles que Phu Thong Ton (319 m) et Phu Ba Bi (287 m) complètent ce paysage où se mêlent des collines coniques et des plateaux arides façonnés par les vents et les moussons.

Côté thaïlandais, la chaîne est ponctuée par les sommets de Phu Put (435 m) et Phu Kachieo (458 m), entourés de vallons et de falaises rougeâtres surplombant le Mékong. D'importants pétroglyphes, vestiges d'une civilisation proto-indochinoise, ornent ces falaises, représentant des figures animales et humanoïdes datant de 3000 av. J.-C.

Historiquement, la zone a été classée réserve forestière en 1958 et a abrité des bases secrètes américaines entre 1965 et 1975. Ces sites, utilisés jusqu'à la fin des années 1980 par des forces anti-communistes, témoignent d'une période troublée. Depuis 1993, le Phu Xieng Thong NCA a été officiellement établi, protégeant une riche biodiversité composée de forêts diverses, abritant des espèces remarquables telles que l'antilope de Sumatra, l'ours noir d'Asie et le léopard.

Le Phu Nangam (716 m), point culminant de l'extrême sud-est, domine la région avec ses falaises abruptes. À proximité, l'ancienne base de la CIA au sud du Phu Sati révèle des vestiges de son passé tumultueux, où la nature reprend ses droits sur les constructions humaines délaissées. Cette zone, à la fois un trésor naturel et historique, offre un aperçu fascinant de la coexistence entre le patrimoine culturel et la biodiversité.